mardi 21 mai 2013

Parques...

J.M. Stanwick, 1885






Parques, ô divines fatales filandières
où en êtes-vous avec mon fil ?

Clotho qui tiens la quenouille
ne fais pas trembler ta main

Lachésis qui mets le fil sur le fuseau
prends soin de bien l’enrouler

Atropos, atroce vieillarde, qui manies les ciseaux
je t’en prie, suspends encore un peu ton geste

je pense souvent à vous, putassière trinité



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contre la Grande Nuit...





tu me parles des milliards d’années
de ce splendide vertigineux univers

dans les franges duquel nous inexistons
pour quelques absurdes secondes

rien n’a de consistance, tout est vain
tout est vide, mais dans tout ce rien

un fugace rien subsiste, un infime rien
qui réfute le néant : te dire je t’aime

contre la Grande Nuit, petit hoquet de troubadour



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lundi 20 mai 2013

mes alexandrins...





mes alexandrins vont sur dix ou treize pieds
mes octosyllabes clopinent sur sept ou neuf

tout ce que je dis est un peu de guingois
et quand ça rime c’est mal venu et ne rime à rien

mais qu’importe, je m’applique et m’amuse
compose mes strophettes au fil des jours

je suis poète de la petite semaine
à d’autres les seigneurs du dimanche

dans ma petite cordonnerie ça trime obstinément


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